Une philosophie...

      Généralement, c'est avec l'oeil droit, mais il n'y a pas de règle.

      C'est bien souvent avec l'index, mais quelques fois aussi avec le pouce.

      Dans tous les cas, c'est avec passion.

      Pour moi, c'est toujours en noir et blanc.

      Après la construction de l'image, vient le moment magique où le sujet pénètre dans la boîte.

      Dans le noir total, le négatif naît doucement, se fait  désirer, puis se laisse apprécier.

      Le choix du petit rectangle de celluloïd peut être aisé mais souvent compliqué.

      Bien sûr, il doit répondre à des critères techniques, mais l'oeil est affûté par les années et il a déjà fait son choix.

      Alors, lorsque l'image apparaît dans la cuvette rouge, le sourire du photographe illumine un visage qu'il est difficile de distinguer en raison de la pénombre du laboratoire.

      S'il ne s'illumine pas, c'est que le tirage est raté ou qu'il ne convient pas parfaitement, signe qu'il faut recommencer, recommencer encore jusqu'à ce qu'il satisfasse pleinement son auteur.

      Pour le débutant, l'enthousiasme peut vite retomber et se transformer en tristesse, tant le travail réalisé dans le noir est délicat, rigoureux, mais ô combien passionnant. 

      Vient bientôt le moment, où, à la lumière du jour, le photographe découvre et apprécie pleinement sa création.

      Il peut maintenant apposer son nom, délicatement, en bas à droite au crayon à papier, puis accrocher la photographie au mur et l'offrir au regard des autres.